
Plan comptable général : structures et nouveautés 2025
Le plan comptable générale (ou PCG en abrégé) définit l’ensemble des règles comptables applicable en France. Il a été créé en 1942, et il est depuis régulièrement réactualisé. Bien qu’il ait été revu en 2024, une nouvelle réforme a vu le jour le 1er janvier 2025, avec pour principal objectif de simplifier la présentation des comptes et des états financiers. Voyons à présent cela de plus près…
Qu'est-ce que le Plan Comptable Général (PCG) ?
Définition et objectifs du PCG
Le Plan Comptable Général est un référentiel comptable officiel qui définit l’ensemble des règles et des normes à suivre pour enregistrer les opérations financières d’une entreprise en France. Il fixe notamment :
● la classification des comptes (avec les fameuses classes 1 à 7),
● les principes comptables à respecter (comme le principe de prudence ou de continuité d’exploitation),
● les modèles de documents financiers à produire (bilan, compte de résultat, annexe...).
En résumé, c’est un langage commun qui permet à toutes les entreprises de parler la même langue en matière de comptabilité. Et ce n’est pas un détail : grâce à cette standardisation, il est possible de comparer les résultats, d’assurer la transparence vis-à-vis des tiers (administration fiscale, banques, investisseurs), et de garantir la cohérence des données financières. Le plan comptable général est ainsi un véritable pilier de la comptabilité française car il la structure, l’uniformise et la sécurise.
Cadre réglementaire et évolutions passées
Le PCG n’est pas figé. Il évolue au fil du temps, au gré des transformations économiques, technologiques ou juridiques. Il est encadré par le Code de commerce, et ses mises à jour sont publiées par l’Autorité des normes comptables (ANC).
Depuis sa création, plusieurs réformes ont déjà marqué son histoire. On peut citer par exemple : l’introduction des comptes consolidés pour les groupes d’entreprises, l’intégration des principes de la comptabilité internationale (notamment en lien avec les normes IFRS) ou encore la prise en compte de nouveaux actifs immatériels (brevets, logiciels, R&D).
Chaque modification vise à mieux refléter la réalité économique, à s’adapter aux besoins des entreprises et à renforcer la lisibilité des comptes.
Structure du PCG : comprendre les classes de comptes
Le Plan Comptable Général repose sur une organisation en classes de comptes numérotées de 1 à 8. C’est un peu la colonne vertébrale de la comptabilité : chaque chiffre correspond à une famille de données bien précise (comptes de capitaux, comptes d’immobilisation, comptes de stocks…).
Comptes de bilan
Les comptes de bilan se trouvent dans les classes 1 à 5. Ils permettent de représenter le patrimoine de l’entreprise à un instant T : ce qu’elle possède, ce qu’elle doit, et comment tout cela est financé.
Classe 1 : comptes de capitaux (capital, réserves, emprunts…),
Classe 2 : immobilisations (terrains, bâtiments, matériel, logiciels…),
Classe 3 : stocks et en-cours (matières premières, produits finis…),
Classe 4 : comptes de tiers (clients, fournisseurs, État…),
Classe 5 : comptes financiers (banque, caisse, placements…).
Ces comptes donnent une photographie financière de l’entreprise, qui se retrouve ensuite dans le bilan comptable. On y voit d’un coup d’œil la solidité et la situation économique de la structure.
Comptes de résultat
Les comptes de résultat sont regroupés dans les classes 6 et 7. Contrairement au bilan, ils ne représentent pas un état statique, mais une activité sur une période donnée (souvent l’année fiscale).
Classe 6 : charges (achats, salaires, loyers, impôts…),
Classe 7 : produits (ventes, prestations, subventions…).
La différence entre les deux fait apparaître le résultat de l’exercice : bénéfice ou perte. C’est un indicateur clé pour les dirigeants, les investisseurs… et l’administration fiscale.
Ces comptes permettent de suivre la performance économique de l’entreprise, d’analyser sa rentabilité, et de prendre des décisions éclairées pour l’avenir.
Comptes spéciaux
Enfin, la classe 8 regroupe les comptes spéciaux, souvent un peu à part mais utiles dans certains contextes.
On y trouve : les comptes analytiques (pour affiner le suivi des coûts par activité), les opérations d’ordre (comme les engagements hors bilan) ou encore des mouvements internes entre sections.
Ils ne figurent pas toujours dans les documents comptables classiques (bilan, compte de résultat), c’est pour ça qu’on dit qu’il sont rajoutés à titre informatif. Ils sont cependant précieux pour mener une analyse plus fine et plus stratégique de la gestion interne.
Quelle nouveautés dans le PCG en 2025 ?
Le Plan Comptable Général évolue régulièrement, en général tous les 10 ans, pour rester en phase avec les réalités économiques, sociales et technologiques des entreprises françaises. En 2025, plusieurs nouveautés viennent enrichir ou simplifier les règles en place.
Plus de transparence sur les actifs immatériels
Avec la montée en puissance des actifs liés à la data, aux logiciels, aux marques et à la R&D, le PCG 2025 introduit une clarification des critères de comptabilisation des actifs immatériels. L’objectif est d’offrir une vision plus fidèle de la valeur créée par les entreprises, notamment dans les secteurs innovants. Ce changement implique une meilleure traçabilité des dépenses liées au développement, à la propriété intellectuelle, ou encore aux plateformes numériques internes.
Intégration des critères ESG
Autre grande nouveauté : l’introduction progressive de références aux critères ESG (environnement, social, gouvernance) dans certaines annexes comptables. L’idée n’est pas encore d’imposer une norme verte, mais de favoriser une comptabilité plus responsable, en lien avec la directive CSRD européenne sur la durabilité. Cela concerne par exemple l’identification de coûts liés à la transition énergétique, aux politiques sociales, ou encore aux engagements RSE. Une première étape vers une comptabilité plus durable, à suivre de près dans les années à venir.
Ajustements techniques et simplifications
La version 2025 du PCG apporte aussi un certain nombre de modifications techniques : des ajustements dans les libellés de comptes (notamment dans les classes 6 et 7) pour mieux refléter certaines opérations récurrentes, la création de sous-comptes dédiés à certaines aides publiques récentes pour faciliter leur suivi, et quelques simplifications dans la présentation des annexes, destinées à alléger la charge administrative des TPE/PME.
Mise en œuvre du PCG dans la comptabilité d'entreprise
Tenue des comptes et obligations légales
Toutes les entreprises ou presque sont tenues de tenir une comptabilité conforme au PCG, qu’elles soient commerciales, artisanales, agricoles ou libérales. Cela passe par l’enregistrement chronologique de toutes les opérations comptables (achats, ventes, salaires, charges…),le respect de la nomenclature des comptes (classes 1 à 7 principalement), l’utilisation de livres comptables obligatoires : journal, grand livre, livre d’inventaire.
La clôture de l’exercice comptable donne lieu à une révision complète des comptes, avec justification des soldes, régularisations, et préparation des états financiers. Ce travail est souvent réalisé avec l’aide d’un expert-comptable, mais la responsabilité incombe à l’entreprise.
La non-conformité au PCG peut entraîner des sanctions fiscales ou juridiques, voire des rejets de comptabilité en cas de contrôle. D’où l’importance d’une bonne formation et d’une veille régulière sur les évolutions comptables.
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Établissement des états financiers
La mise en œuvre du PCG conduit naturellement à la production des états financiers, documents de synthèse essentiels pour rendre compte de la situation économique de l’entreprise.
Parmi les principaux : le bilan (photographie du patrimoine à un instant T), le compte de résultat (activité et performance sur l’exercice écoulé) et l’annexe (commentaires et explications des données chiffrées, notamment les méthodes comptables appliquées).
Ces documents sont établis à la fin de chaque exercice, selon les règles définies par le PCG. Ils sont ensuite déposés au greffe du tribunal de commerce, sauf pour les micro-entreprises ou les sociétés bénéficiant de la confidentialité des comptes.
Spécificités sectorielles à connaître
Si le Plan Comptable Général s’applique à tous, certains secteurs d’activité disposent de plans comptables adaptés à leurs particularités. C’est le cas, par exemple :
Du secteur associatif, avec un plan comptable des associations.
Du secteur bancaire et assurantiel, soumis à des normes complémentaires,
Des agriculteurs ou commerçants détaillants, qui peuvent suivre des plans simplifiés.
Ces variantes permettent de mieux refléter la nature spécifique des opérations menées dans ces domaines. Dans tous les cas, la logique reste la même : assurer la fiabilité, la transparence et la comparabilité des données financières.
Outils et ressources pour maîtriser le PCG
Documents et référentiels officiels
Le Plan Comptable Général est encadré par des textes officiels régulièrement mis à jour. Le document de référence est publié par l’Autorité des Normes Comptables (ANC), disponible gratuitement sur son site.
Il comprend :
● La nomenclature comptable complète (avec le détail des classes de comptes).
● Les principes comptables à respecter.
● Les modèles-types pour les états financiers (bilan, compte de résultat, annexe).
Les professionnels peuvent également consulter :
● Le Code de commerce (articles L123-12 à L123-28).
● Le Bulletin officiel des finances publiques (BOFiP) pour les implications fiscales.
● Les recommandations de l’Ordre des experts-comptables.
Ces documents sont indispensables pour s’assurer que les pratiques comptables sont à jour et conformes à la réglementation en vigueur.
Logiciels compatibles avec le PCG
Dans la pratique, le respect du PCG passe souvent par l’utilisation d’un logiciel comptable adapté. Ces outils intègrent la nomenclature comptable française, facilitent la saisie des écritures, la gestion des classes de comptes, et la génération automatique des états financiers.
Parmi les solutions les plus utilisées :
● Sage 100cloud Comptabilité : très répandu en PME, complet et conforme au PCG.
● Cegid Loop : outil en ligne plébiscité par les cabinets comptables.
● EBP Compta : idéal pour les petites structures ou les indépendants.
● QuickBooks (version France) : simple et intuitif, avec paramétrage des comptes français.
Ces logiciels permettent aussi de réaliser des exports pour les déclarations fiscales, de suivre les échéances fournisseurs et clients, et d’assurer un suivi budgétaire en lien direct avec la structure du PCG.
Formations pour professionnels de la comptabilité
Au-delà de l’auto-apprentissage, de nombreuses formations professionnelles permettent de renforcer ses compétences en lien avec le Plan Comptable Général. Ces formations abordent : la tenue des comptes selon la nomenclature du PCG, la construction et l’analyse des états financiers, l’évolution des normes de la comptabilité française.
Elles s’adressent aussi bien aux étudiants en gestion, qu’aux comptables en entreprise, aux collaborateurs de cabinets, ou aux dirigeants de TPE souhaitant mieux comprendre leurs obligations comptables.
La réforme du Plan Comptable Général 2025 ne doit pas être vue comme une contrainte, mais comme une opportunité d’actualiser les pratiques comptables, de gagner en clarté et en efficacité. Pour bien se préparer, quelques conseils simples peuvent faire toute la différence : mettez à jour vos outils logiciels, formez vos équipes en interne et surtout commencez dès maintenant, sans perdre de temps. Car, comme toujours en comptabilité, l’anticipation reste la meilleure des alliées !